Cet Ardbeg tire son nom du détroit de Corryvreckan, situé au nord d'Islay, zone où se situe le gouffre de Corryvreckan, le troisième plus grand maelstrom au monde. Cette version retranscrit parfaitement la fougue des lieux ainsi que le caractère de l'île d'Islay.
Le nez non dilué est profond et arrondi – la saveur du caramel au chocolat et du sucre d’orge se marie à celle des dattes, des raisins de Corinthe, accentuées par les notes moelleuses du sherry. Vient ensuite la rondeur du cuir et l’huile de lin. Avec une pointe d’eau, la douceur cède la place au rayon de miel malté, la saveur des herbes aromatiques émergeant à travers la douceur fumée et les notes de cakes aux fruits.
Bouche
Doux, moelleux et huileux, avec un goût en bouche soyeux. La saveur douce du début, qui dévoile des accents de cake aux fruits et de mélasse, cède le pas à la saveur fumée du bacon ou d’un rôti au miel relevé avec une très légère pointe d’olive.
Finale
Une finale à nouveau longue, alliant douceur et sécheresse, avec des notes évoquant la pâtisserie et la mélasse.
Origine et fabricationLa tourbe à l'état pur
Vous avez dit "tourbé"?
À la fin du XIXe siècle, Ardbeg était devenu un lieu de prédilection sur la côte sud d'Islay. Fondée en 1815 par la famille McDougall, le site était devenu une petite communauté avec des logements, des serres, un terrain de bowling et une école pour 100 élèves. La raison de son succès était liée à la popularité croissante des assemblages et à la nécessité pour la plupart d'entre eux d'être imprégnés d'une certaine fumée. Cependant, lorsque la guerre et la dépression économique ont frappé le marché des blends dans les années 1920, celui-ci a connu des difficultés. Ce ne devait pas être la dernière fois. La famille Hay, qui avait pris la licence en 1853, l'a ramenée à la rentabilité avant que sa participation ne prenne fin dans les années 1920, la famille Lawson prenant le relais avant que DCL et le Canadien Hiram Walker n'acquièrent des parts minoritaires importantes en 1959. Hiram Walker en a pris le contrôle total en 1979, rachetant les 50% de DCL pour 300 000 livres sterling, et les parts de tous les autres actionnaires en même temps. Les blends étaient de nouveau à la mode et, pour compenser la baisse de la demande de malt fumé, une marque non tourbée (Kildalton) a commencé à être produite. En 1997, elle est achetée par Glenmorangie, qui a payé 7 millions de livres sterling pour la distillerie et le stock - ou ce qu'il en restait. À cette époque, Ardbeg s'était forgé la réputation de single malts culte. La tâche de Glenmorangie consistait donc à la fois de gérer les attentes, d'écouler le stock restant et de commencer à recréer la marque...